Ames (Iowa) envoyé spécial
Il y avait des ballons multicolores, des barbecues et du maïs grillé, du rock et de la country, des célébrités et des majorettes, des casquettes, des badges et plus de 23 000 électeurs à Ames, petite ville universitaire perdue au milieu des champs qui tapissent d'un vert profond et uniforme le sol de l'Iowa, le «grenier à céréales» des Etats-Unis. Pour un jour, Ames fut samedi la capitale politique du pays, envahie par 600 journalistes venus couvrir «l'événement politique le plus important de l'année»: le «vote blanc», par lequel les électeurs républicains de l'Iowa étaient invités à désigner celui (ou celle) qui devra défendre les couleurs du Parti conservateur à la présidentielle de l'an 2000.
Cette sorte de Fête de l'Huma de l'Amérique profonde, parodie de démocratie directe qui mélange carnaval et politique, a permis au gouverneur du Texas, George W. Bush, 53 ans, de faire un nouveau pas vers la nomination du Grand Old Party (GOP). Il a triomphé des huit autres prétendants à l'investiture, en remportant 32% des suffrages, contre 21% pour son concurrent le plus proche, l'éditeur milliardaire Steve Forbes. Après Ames, les jeux semblent faits dans le camp républicain. Il paraît acquis que «George W.» sera l'adversaire du vice-président démocrate Al Gore pour succéder à Bill Clinton le 5 novembre 2000. Les médias, qui lui ont consacré cette année plus de couvertures et de pages qu'à tout autre homme politique, le traitent déjà en champion du camp co