Moscou de notre correspondante
En pleine crise caucasienne, les députés russes se prononcent aujourd'hui sur la candidature de Vladimir Poutine, le nouveau dauphin de Boris Eltsine, au poste de Premier ministre. Soucieux de ne pas provoquer le président et de risquer ainsi une dissolution, ils pourraient l'entériner dès le premier tour.
Le Premier ministre par intérim doit recueillir une majorité des deux tiers à la Douma pour être investi. Si sa candidature est rejetée, le président peut la soumettre encore deux fois aux députés. Après trois rejets successifs, il dissout la chambre et convoque des législatives anticipées. Les députés cette fois ne devraient pas faire de résistance. Pour la plupart des partis, le plus important aujourd'hui est de préparer les législatives du 19 décembre prochain. Pour cela, ils ne veulent pas d'une dissolution. La Douma est une puissante tribune pour leurs campagnes et, leurs bureaux sont souvent le siège de leurs états-majors.
Sans enthousiasme. Ce sera sans enthousiasme que les députés avaliseront Poutine. La classe politique a dénoncé le dernier coup de tête d'Eltsine, interprété comme une tentative désespérée de la «Famille» (l'entourage présidentiel) de reprendre l'initiative à la veille d'élections extrêmement difficiles pour le Kremlin.
Le PC (première formation à la Douma) devrait se prononcer juste avant le vote. Les communistes estiment qu'il n'y a aucune différence entre Poutine et Sergueï Stepachine, son prédécesseur limogé moins de