Omagh envoyée spéciale
Dimanche 15 août 1999, 15 h 10: dans toute l'Irlande du Nord et particulièrement dans la petite ville d'Omagh, une minute de silence a été célébrée à la mémoire des victimes de l'attentat qui, il y a un an jour pour jour, a coûté la vie à vingt-neuf personnes, neuf enfants, treize femmes et sept hommes. Parmi la foule composée de familles des victimes mais aussi des centaines de blessés, Kevin Skelton, 44 ans, est accompagné de ses trois filles, Paula, 19 ans, Tracey, 16 ans et Shauna, 14 ans. L'an passé à la même époque exactement, tous faisaient des courses dans le centre-ville d'Omagh lorsque la bombe d'une puissance de 250 kg a explosé. L'épouse de Kevin, Mena, 45 ans, a été tuée sur le coup. En présence du ministre britannique d'Irlande du Nord Mo Molawn, les habitants de la bourgade, toutes confessions religieuses confondues, sont venus déposer une gerbe en souvenir des disparus. Dans toute la province, des cérémonies religieuses ont été célébrées par des prêtres comme par des pasteurs en l'honneur des quelque 300 blessés qui tentent aujourd'hui de reprendre goût à la vie.
Matraques. Mais c'est dans un climat de sérieuses tensions intercommunautaires qu'ont eu lieu les commémorations. Des violences ont éclaté à Belfast, Lurgan et Londonderry, ce week-end. A Londonderry notamment, la deuxième ville catholique de la province, de violents affrontements ont opposé les forces de l'ordre aux résidents. Ces derniers avaient organisé samedi après-midi un s