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Libération

Bras de fer judiciaire ONU-Cambodge.Phnom Penh veut garder la haute main sur le procès des Khmers rouges.

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publié le 19 août 1999 à 0h17

Le Premier ministre cambodgien Hun Sen, qui avait sollicité en 1997

l'aide des Nations unies pour juger les crimes commis par les Khmers rouges, a rejeté l'une des recommandations clés de l'organisation internationale. Il a qualifié mardi d'«inacceptable» une proposition d'une commission d'experts de l'ONU de traduire les anciens dirigeants khmers rouges, responsables de la mort de 1,7 million de Cambodgiens en 1975-79, devant un tribunal mixte composé en majorité de juges étrangers. Alors que des experts judiciaires de l'ONU sont attendus (le 25 août) à Phnom Penh pour négocier la mise en place d'un procès des derniers chefs khmers rouges, le Premier ministre a affirmé hier la détermination de son gouvernement à garder la haute main sur la procédure. «Les Nations unies parlent de coopérer avec le Cambodge, mais en réalité ils veulent être les maîtres ("), l'ONU peut nous fournir son assistance (pour le procès, ndlr) mais pas s'ériger en maîtres», a-t-il expliqué hier sur les ondes de la radio nationale.

Hun Sen, actuel homme fort du Cambodge ­ et lui-même ancien Khmer rouge, comme bon nombre des membres du gouvernement qu'il dirige ­ a également fait valoir par la voix d'un de ses proches conseillers, Sum Mean, que, «s'il y a majorité de procureurs et de juges désignés par l'ONU au procès, cela signifie que le Cambodge a perdu sa souveraineté en tant que nation indépendante». Au début de l'année, Hun Sen avait déjà refusé les avis des Nations unies qui recommandaient la mise