Nairobi de notre correspondant
Après le cessez-le-feu signé mardi soir entre le Rwanda et l'Ouganda, l'arrivée, annoncée comme «imminente» à Kisangani, des chefs d'état-major de leurs deux armées devrait contribuer à faire revenir le calme dans la troisième ville de République démocratique du Congo. Au terme de trois jours de combats à l'arme lourde, il était encore impossible hier d'établir un bilan précis des pertes civiles et militaires. L'interruption des combats a par ailleurs entériné la défaite des Ougandais et de la faction de la rébellion congolaise (RCD-Kisangani) qu'ils appuient, repoussés hors de la ville par les troupes rwandaises et leur propre faction alliée (RCD-Goma). L'Ouganda, jusqu'ici «parrain» du Rwanda, avec une armée plus nombreuse et mieux équipée, a donc subi un revers qui met à mal son hégémonie régionale. Plus encore, ces trois jours de combats, survenus après des mois de tension, ont mis à nu les divergences entre les deux pays, traditionnellement alliés. Pourtant, tous deux continuent d'utiliser le même argument, celui de leur sécurité, pour expliquer leur engagement conjoint au Congo depuis un an. En appuyant un mouvement rebelle congolais créé de toutes pièces, le RCD, ils comptaient prendre Kinshasa et renverser le président Kabila. Un an après, leurs objectifs ont sensiblement divergé. Pour le Rwanda, la priorité demeure la neutralisation des extrémistes hutus interahamwe et des ex-membres de l'armée rwandaise impliqués dans le génocide de 1