Washington de notre correspondant
Dans le ciel irakien, rien de bien nouveau, est-on tenté de dire après le bombardement mené mardi par l'aviation américaine au nord et au sud de l'Irak. Ces raids «criminels», selon l'agence irakienne INA, auraient tué 19 civils et en auraient blessé 11 autres. Ils auraient frappé des localités situées hors des «zones d'interdiction aérienne» (nord du 36e parallèle et sud du 33e parallèle) que les avions américains patrouillent quotidiennement depuis la fin de la guerre du Golfe, en 1991. Le Pentagone répond que ses pilotes n'ont fait que «riposter» à des «provocations» de la défense irakienne qui les vise régulièrement depuis décembre 1998 à l'aide de canons antiaériens mais aussi de missiles sol-air SA-2. Les cibles visées étaient des installations militaires. Mais le porte-parole du Pentagone, Kenneth Bacon, reconnaît qu'«une des tactiques de Saddam Hussein est d'installer sa défense antiaérienne au milieu des populations civiles», et que des «dommages collatéraux» des victimes civiles sont possibles. Selon les Irakiens, 134 civils auraient été tués par des bombardements américains depuis le début de l'année.
En fait, il s'agit bien d'une «guerre de basse intensité» que se livrent les Etats-Unis (soutenus par la Grande-Bretagne) et l'Irak depuis que Saddam a chassé de Bagdad en décembre les inspecteurs de l'ONU chargés de vérifier le désarmement irakien. Cette décision avait entraîné quatre jours d'attaques intenses contre l'Irak (op