La reconstruction de la Bosnie est-elle un fiasco? En partie, si on
en croit le New York Times dont la une accusait mardi matin les autorités bosniaques d'avoir détourné plus d'un milliard sur les 5,1 milliards de dollars d'aides versés par la communauté internationale depuis les accords de Dayton en 1995. Le correspondant du NYT à Sarajevo cite un rapport confidentiel «de plus de 4 000 pages», rédigé par l'unité de lutte contre les fraudes attachée au haut-commissaire de l'ONU pour la Bosnie, dirigée par des Américains. Cette «fuite» explosive met nommément en cause des dirigeants nationalistes bosniaques (musulmans mais aussi croates ou serbes), à commencer par le fils du président Izetbegovic. Les «incorruptibles» de l'ONU auraient ouvert 220 enquêtes sur des cas de corruption.
Entre autres détails croustillants livrés par le NYT, l'affaire de la Banque de Bosnie-Herzégovine (BiH). Des ambassades occidentales, des organisations non-gouvernementales et des agences internationales d'aide auraient perdu 20 millions de dollars dans la faillite frauduleuse, fin juin, de cette banque. Dont 4 millions de dollars pour l'USAID, principale agence américaine d'aide au développement. Elle se serait fait également flouer de plus de 10 millions de dollars par des sociétés bidons ayant bénéficié de prêts" Dès mardi, le porte-parole du département d'Etat, James Rubin, nie l'existence du «rapport» cité par le NYT, sans nier la corruption. Le directeur de l'USAID pour les Balkans, Craig Buck