Le scrutin des Nations unies, prévu pour le 30 août, par lequel les
800 000 habitants du Timor oriental doivent se prononcer sur l'avenir du territoire, risque d'être «la plus grande opération de fraude électorale des temps modernes». Telle est la crainte exprimée hier par José Ramos Horta, prix Nobel de la paix et dirigeant de la résistance timoraise en exil. Infatigable avocat de l'indépendance de l'ancienne colonie portugaise depuis son annexion par l'Indonésie en 1976, Ramos Horta a menacé, dans une tribune publiée par le Sydney Morning Herald, de déclencher une «guerre économique» contre l'Indonésie si le vote ne se déroule pas dans des conditions de transparence et d'équité. Il affirme qu'une centaine de pirates informatique en Europe, au Canada et aux Etats-Unis, étaient prêts à lancer une attaque contre le système informatique de l'armée, des banques, de l'aviation et des services de communication indonésiens si les autorités n'acceptaient pas l'issue du référendum. «Ma conclusion est simple. Je dis aux Indonésiens: "Faites marche arrière avant d'être plongés dans une nouvelle guerre qui pourrait être bien plus coûteuse», fulmine-t-il. C'est grandement grâce à l'Internet qu'au cours des dix dernières années Ramos Horta a popularisé la cause indépendantiste du Timor oriental.
Les récentes observations émises en privé par les observateurs de l'ONU sur le terrain (Unamet) semblent donner raison à Ramos Horta. Même l'ancien président américain Jimmy Carter, qui fait partie