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Libération

Torah contre football en IsraëlLe leader du Shas s'en est pris à l'équipe nationale. Tollé dans les stades.

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publié le 19 août 1999 à 0h17

Jérusalem de notre correspondant

Entre le Dieu de la Torah et ceux du stade, les Israéliens sont aujourd'hui sommés de choisir. Le rabbin Ovadia Yossef, l'une des plus hautes figures religieuses du pays, vient de s'en prendre, lors de son prêche hebdomadaire, aux sacro-saints joueurs de l'équipe nationale de football. «Ils devraient arrêter de s'amuser à des choses aussi stupides. On les envoie n'importe où, en Espagne, en Allemagne, dans des avions spéciaux. Leur cerveau tout entier est concentré dans leurs pieds.» Plutôt que de battre la pelouse, il leur conseille de retourner à la vraie foi. Depuis mardi, tous les journaux sportifs d'Israël font leur manchette sur les propos «blasphématoires» du rabbin Yossef.

La charge émane du guide spirituel du Shas, un mouvement ultrareligieux et séfarade qui dispose de 17 députés sur 120 au Parlement et siège au gouvernement. Le match entre le ballon rond et la Torah s'annonce très serré. Car chaque camp mobilise les mêmes supporters. Chaque samedi, l'électorat du Shas, populaire et traditionaliste, n'hésite pas à malmener le repos du shabbat pour satisfaire son autre passion. Stades et synagogues font souvent salles combles le même jour avec le même public. L'entraîneur Shlomo Scharf se serait bien passé d'une telle polémique à la veille des championnats d'Europe. Son équipe, qui espère se qualifier face à Chypre début septembre, rencontrait hier soir en match amical la Slovaquie à Bratislava. «Le rabbin devrait continuer à étudier