C'est comme si le drame venait à peine d'avoir lieu. D'Istanbul à
Volova, d'Adapazari à Izmit, dans les décombres de la Turquie, la phrase revient sans cesse. Trois jours après le tremblement de terre qui a fait plus de 6 900 morts, selon le dernier bilan provisoire, le pays se débat entre le chaos et la colère. Dans la région de Sakarya, des rescapés sans secours ont tenté de vider les rayons d'un supermarché. Dans une ville au bord de la mer de Marmara, un entrepreneur a été lynché: presque tous ses immeubles étaient construits hors normes de sécurité et 90% d'entre eux se sont écroulés, selon les habitants.
Dans tout le pays, c'est la même course contre la montre pour arracher les survivants aux gravats. Les sauveteurs turcs ou étrangers 19 pays ayant déjà envoyé 1 300 secouristes ont pu dégager, hier, à peine quelques dizaines de personnes sur les milliers de corps ensevelis. Les chances de survie sous un bâtiment écroulé dépassent rarement 72 heures, selon les experts.
Par ailleurs, Ahmet Mete Isikara, chef de l'institut sismologique de Kandilli à Istanbul, a mis en garde hier la population du nord-ouest de la Turquie contre les risques d'un nouveau séisme en raison des nombreuses répliques. Cela pourrait être soit «des répliques, situées au sud de la faille nord-anatolienne» ou bien les «prémices d'un nouveau séisme», selon l'expert. Les commentaires du sismologue ont créé la panique parmi la population, en déclenchant une vague d'appels aux journaux et aux télévision