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Libération

Les Pays-Bas polémiquent sur l'euthanasie des enfants.Un projet de loi autoriserait cette pratique dès 12 ans.

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publié le 20 août 1999 à 0h16

Amsterdam de notre correspondante

«Mourir, cela fait partie de la vie. C'est pourquoi je veux participer consciemment à ma mort. Je vous demande de m'aider à mourir.» Le pédiatre cancérologue Tom Voûte se souvient mot pour mot de ce que lui a dit un jour l'une de ses patientes, une jeune fille de 15 ans. Après un combat de plusieurs années contre un cancer des os que médicaments, chimiothérapie et opérations avaient échoué à contenir, la jeune Néerlandaise exprimait, devant ses parents et son médecin, la volonté de pouvoir au moins déterminer la façon dont elle finirait ses jours. Le docteur Voûte lui a donné des cachets. Elle les a laissés dans un tiroir pendant plusieurs mois. Et puis, un jour, elle les a avalés. «Dans 30% des cas, les traitements du cancer des enfants échouent. Et si Marie, Klaas ou Jan me demandent alors de les aider et de les libérer de leurs souffrances, je me dois de le faire», dit le docteur Voûte.

«D'égal à égal avec son enfant»

Le gouvernement néerlandais a déposé la semaine dernière au Parlement un projet de loi qui vise à légaliser la pratique de l'euthanasie dès l'âge de 12 ans pour les enfants atteints de maladies incurables et qui sont arrivés à la fin de leur vie. Les plus âgés, les 16-17 ans, pourront prendre seuls leur décision avec le médecin. Pour les 12-15 ans, les parents doivent en principe être d'accord, mais en cas de conflit, la voix de l'enfant primera en dernière instance. Les Pays-Bas souhaitent ainsi donner un rôle de plus en plus