Washington, de notre correspondant.
Y avez-vous touché ou non? La question, qui avait failli coûter à Bill Clinton la Maison Blanche en 1992, concernait la marijuana. Il s'en était sorti (mal) par une «clintonerie» («je n'ai pas inhalé la fumée»). La même question va peut-être coûter la Maison Blanche à George W. Bush, favori républicain pour la présidentielle de l'an 2000. Elle concerne cette fois la cocaïne, à laquelle le fils de l'ex-Président est soupçonné d'avoir goûté dans sa jeunesse. Et Bush, qui tourne autour du pot de poudre blanche en refusant de répondre au feu nourri des questions que lui posent jour après jour les journalistes, fait de plus en plus figure de «Clinton de droite»: fuyant au mieux, hypocrite et menteur au pire. La «rumeur de la cocaïne» est devenue vacarme depuis qu'il a été confirmé comme favori du GOP (le parti républicain) à l'occasion du «vote blanc» organisé le week-end dernier à Ames (Iowa) (voir Libération du lundi 16 août).
Empêtré. Les démocrates, le vice-président Al Gore et l'ex-sénateur Bill Bradley ont reconnu avoir fumé des joints dans leur jeunesse. Tous les républicains jurent n'avoir jamais fauté. Sauf un: George W. Bush, qui «refuse de répondre à de simples rumeurs» et de se livrer au jeu washingtonien de l'«attaque personnelle». Mal lui en a pris. A chacune de ses apparitions publiques, depuis lors, il se voit poser la question, en passe de définir sa candidature: a-t-il ou non tâté de la coke? Et il s'est empêtré dans ses répons