Rome, de notre correspondant.
Alors que les membres de la nouvelle Commission européenne vont devoir subir une sorte d'examen de moralité avant leur investiture en septembre prochain par le Parlement de Strasbourg, leur président, Romano Prodi, se retrouve aujourd'hui sur la sellette. Le parquet de Bologne vient d'ouvrir une enquête sur les activités de l'ASE (Analyses et études économiques), une société de conseil contrôlée par l'ancien président du Conseil italien et son épouse, Flavia Franzoni.
Selon les attaques lancées au départ par le quotidien conservateur anglais Daily Telegraph, Romano Prodi aurait omis de déclarer des sommes perçues à la suite de travaux effectués au début des années 90 par l'ASE pour le compte des groupes General Electric, Pacific Telesis International et Goldman Sachs. Au total, 1,7 milliard de lires (6 millions de francs) auraient ainsi atterri sur le compte de l'ASE dans une banque de Bologne.
Vérification. Qui plus est, selon le journal britannique, Romano Prodi aurait également enfreint la loi en ne révélant pas l'existence de ce compte lors de son accession à la présidence du Conseil italien en 1996. Sur la base de ces accusations, le procureur de Bologne, Ennio Fortuna, a ouvert une information judiciaire. Il ne s'agit, jusqu'à présent, que d'une vérification, et le «Professore» n'a pas reçu d'avis d'ouverture d'enquête.
Celui-ci se défend en expliquant qu'il ne s'agit que de «calomnies» alimentées par les conservateurs anglais «parce qu'en