Les violences et la confusion assombrissent à nouveau l'Algérie, au
moment où se prépare le référendum sur la «concorde civile» à l'initiative du nouveau président, Abdelaziz Bouteflika. Près de Médéa, dans la Mitidja, le massacre de 17 personnes dont 14 enfants vendredi soir fait craindre de nouvelles tueries alors que le pays bénéficiait d'une nette accalmie depuis plusieurs mois. Mais dans cette crise, qui a fait plus de 100 000 morts et où les observateurs ont pris la sinistre habitude de lire dans le sang répandu les méandres de la politique, beaucoup soulignent aujourd'hui «avoir du mal à comprendre ce qui est en train de se jouer».
Vendredi soir, un groupe de cinq hommes, en uniforme militaire, sont entrés dans un immeuble de Ouzra où se fêtait une circoncision, racontent des témoins cités par l'agence Reuters. Les assaillants ont immédiatement égorgé le jeune garçon qui venait d'être opéré et son père. Puis ils ont «tué tous les enfants à l'intérieur de la maison, entre 21 heures et 22 heures, ils n'ont laissé aucun survivant», poursuit un des rescapés. La plupart des invités ont tenté de se réfugier dans les étages supérieurs, criant pour donner l'alerte. En repartant, les hommes armés ont mis une bombe dans le bâtiment, faisant cinq nouvelles victimes.
«Egarés». Selon les bilans officiels, plus de 130 personnes auraient été tuées à travers tout le pays durant ce mois d'août, entre la fin du sommet de l'OUA et le début de la campagne pour le référendum, prévu le 16 sep