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Libération

Sévère sélection pour la future police kosovare : L'ONU veut créer une force représentative de la population.

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publié le 23 août 1999 à 0h15

Vuctrin envoyé spécial

Survêtement impeccable, chaussures immaculées, Dougi a cassé sa tirelire pour se vêtir de neuf, de pied en cap. Que de la marque. Du haut de gamme. «Pas question de tout planter pour une ampoule ou une couture douloureuse.» Si près du but, on ne prend aucun risque. Non sans raison. A l'issue des épreuves sportives du week-end, ils ne seront que 200 candidats retenus pour former la première promotion de la toute nouvelle école de police kosovare, sur un total de 19 558 volontaires. Une sélection impitoyable. D'autant que n'appartenant ni à une minorité ethnique ni à l'UCK, et encore moins de sexe féminin, Dougi n'entre dans aucune des catégories pouvant se prévaloir de la bienveillance du jury: un panel d'officiers détachés par leurs pays d'origine auprès de l'administration civile des Nations unies au Kosovo afin de remettre en place, dans la province, un semblant d'ordre public pour l'heure abandonné aux soldats de l'Otan. Tri initial. «Notre mandat est de créer une force d'environ 1 800 flics en uniforme pour patrouiller les rues, appuyés par une dizaine de compagnies spécialisées dans le maintien de l'ordre, soit environ 1 100 hommes et 250 gardes-frontières. Le recrutement commence tout juste. Nous sommes encore en phase de tri initial.» Dans son bureau de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, Steve Bennett étudie soigneusement chaque dossier. Age, sexe, origine, expérience, rien n'échappe à cet ancien patron de la Military