Menu
Libération

Relents de guerre froide en Suisse. Le chef des services secrets soupçonné de trafic d'armes.

Article réservé aux abonnés
par
publié le 24 août 1999 à 0h14

Les services secrets militaires helvétiques sont éclaboussés par un

scandale qui rappelle les pires affaires de la guerre froide. Une escroquerie, découverte il y a dix jours, «pourrait prendre des dimensions que, même en rêve, nous ne pouvions imaginer, et qui auraient pour mots-clés trafic d'armes, criminalité organisée et création d'une armée secrète», n'a pas craint de dramatiser le ministre fédéral de la Défense, Adolf Ogi, lors d'une conférence de presse improvisée, dimanche, à la suite de révélations du journal dominical Sonntagsblick. Dans la foulée, il annonçait la «mise en congé» du chef des renseignements, Peter Regli, tant que les soupçons pesant sur lui n'auront pas été éclaircis. Tout a démarré avec l'arrestation d'un ancien comptable des services secrets, Dino Bellasi, soupçonné d'avoir détourné 8,5 millions de francs suisses (5,3 millions d'euros) par le biais de factures fictives. Le suspect porte de très graves accusations contre ses supérieurs: il affirme que Peter Regli l'avait chargé de constituer une armée secrète et lui avait donné de l'argent pour acheter des armes. De fait, la justice a découvert, jeudi près de Berne, une cache d'environ 200 armes, dont certaines de haute précision. Outre Regli, d'autres personnes ont été inculpées, dont les noms n'ont pas été divulgués.

Présent à la conférence de presse, le chef des services secrets a évidemment démenti ce «grotesque édifice de mensonges», assurant qu'il serait de retour à son poste «dans quinze jour