Il pleut. Des trombes d'eau s'abattent depuis hier sur les
survivants, abrités sous des couvertures ou, au mieux, des tentes. Un spectacle de désolation que fuient, comme ils le peuvent, des dizaines de milliers de personnes, sur des routes encombrées par les pelleteuses et les camions. Ceux qui le pouvaient ont quitté les villes les plus sinistrées Izmit, Adapazari, Yalova pour se faire héberger chez des parents ou des amis. D'autres convergent vers les villages de tentes que les autorités turques mettent progressivement en place. Mais certains campent encore au milieu des flaques de boue, sous des abris improvisés, près des ruines où sont encore ensevelies des milliers de victimes.
Plus d'espoir. Hier encore, une équipe israélienne a sorti vivant des décombres un enfant de 3 ans à Cinarcik, sur la côte sud de la mer de Marmara, et deux femmes avaient été extraites dimanche des ruines de Yalova. Mais, pour les autres, 40 000 personnes, estimait vendredi Sergio Piazzi, chef du bureau européen de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU, il n'y a plus guère d'espoir, sept jours après la catastrophe. Depuis dimanche, les pelles mécaniques sont entrées en action, et les secouristes des organisations non gouvernementales (ONG) étrangères commencent à partir. «C'est logique, explique le colonel des sapeurs-pompiers, Bernard Modéré. Maintenant, si on sort quelqu'un vivant, ça sera exceptionnel. Et puis les hommes sont à bout. Même nos chiens n'en peuvent plus, ils sont