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Libération

Zigzags bancaires de l'aide à la Russie. La Bank of New York, pivot du blanchiment des milliards du FMI par la mafia.

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publié le 24 août 1999 à 0h14

Washington, de notre correspondant.

Où sont passés les 20 milliards de dollars (120 milliards de francs) que le Fonds monétaire international (FMI) a prêtés à la Russie depuis 1992? On est peut-être en passe d'avoir la réponse: une partie au moins de cette aide aurait bien été détournée par des financiers véreux liés aux mafias russes et aux «oligarques», qui ont été depuis dix ans les principaux bénéficiaires de la nouvelle économie capitaliste russe. Selon le Wall Street Journal d'hier, les autorités américaines auraient acquis la conviction qu'au moins 200 millions des 20 milliards du FMI seraient passés par les comptes d'une banque new-yorkaise avant d'atterrir sur ceux de sociétés financières écrans créées à Jersey et Guernesey. L'information est une des retombées du «scandale de la Bank of New York», exposé jeudi par le New York Times. Cette vieille et respectable banque (la 16e des Etats-Unis) est soupçonnée par les autorités d'avoir servi à blanchir jusqu'à 10 milliards de dollars d'argent sale en provenance de Russie au cours de la seule année 1998.

Pillage. Les deux personnages clés du scandale sont des cadres dirigeantes d'origine russe de la Bank of New York, dont elles avaient fait la principale banque correspondante aux Etats-Unis des grandes banques russes. La première, Natacha Kagalovsky, 44 ans, émigrée aux Etats-Unis en 1979, avait épousé le représentant de la Russie au FMI de 1992 à 1995, Konstantin Kagalovsky. Elle avait été nommée vice-présidente de la B