Rome, de notre correspondant.
Adriano Sofri n'en est pas encore quitte avec la justice, mais après deux ans et demi de réclusion, l'ancien leader d'extrême gauche est finalement sorti hier après-midi de la maison d'arrêt de Pise. Dernier épisode en date d'un ping-pong judiciaire qui dure depuis onze ans, la cour d'appel de Venise vient en effet d'ajouter un nouveau chapitre à la succession de verdicts contradictoires, en acceptant la révision du procès du fondateur de Lotta Continua (LC), l'un des principaux mouvements d'extrême gauche italiens nés à la fin des années 60.
Nouveaux éléments. Contrairement à leurs collègues de Brescia, les juges vénitiens ont en effet estimé que divers éléments nouveaux étaient suffisants pour rouvrir le procès à l'issue duquel Adriano Sofri et ses deux compagnons, Ovidio Bompressi et Giorgio Pietrostefani, avaient été condamnés, en 1997, à une peine de vingt-deux ans de prison pour le meurtre, un quart de siècle plus tôt, du commissaire Luigi Calabresi. Bête noire de l'extrême gauche italienne pour ses méthodes musclées, le policier était notamment soupçonné d'avoir provoqué la mort, en décembre 1969, de l'anarchiste Giuseppe Pinelli. Placé en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur l'attentat à la bombe qui fit 16 morts à l'agence de la Banca dell'Agricultura de Milan et allait donner le coup d'envoi aux «années de plomb», Pinelli est mort en se jetant par la fenêtre de la préfecture de police. Immédiatement, une violente campagne contre C