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Libération

Palme du cynisme à Osman Durmus. Le ministre de la Santé a déclaré que la Turquie n'avait pas besoin d'aide étrangère.

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publié le 26 août 1999 à 0h12

Istanbul, intérim.

«Le séisme a autant secoué la région d'Izmit que l'Etat turc lui-même», ironise Güneri Civaoglu, chroniqueur du journal Milliyet et de la chaîne de télévision Kanal D. Plus d'une semaine après le tremblement de terre, les médias turcs n'en finissent pas de fustiger les erreurs commises, alors que le pays vit chaque décennie plusieurs séismes meurtriers. Dernier avatar de cette incurie, la révision à la baisse, hier, du nombre des victimes: de vingt mille morts annoncés la veille, le bilan est passé subitement à une douzaine de milliers, en raison d'une «erreur de comptage» dans la région la plus touchée, Izmit. Une «erreur» dont les services du ministère de la Santé et de l'Intérieur se renvoient la responsabilité" Mais c'est au sein de la population que les commentaires sont les plus amers. «On n'a jamais vu aussi peu de forces de l'ordre dans les rues, explose un habitant de Yalova. C'est pas comme quand il y a une manifestation!» L'armée, l'institution la plus appréciée de l'opinion, a brillé par son absence durant les premiers jours après le séisme. Seuls les militaires avaient pourtant les moyens d'agir. Piqué au vif, le chef d'état-major est intervenu ce week-end pour détailler les opérations effectuées ­ que personne n'avait remarquées jusque-là ­ et détacher des bataillons sur le terrain. Ils sont maintenant omniprésents et soignent leur publicité à la télévision.

La palme du cynisme revient toutefois au ministre de la Santé, l'ultranationaliste Osm