Rome, de notre correspondant.
Plus qu'un simple transfert de pénitencier, l'arrivée de Silvia Baraldini à la prison romaine de Rebibbia, en provenance des Etats-Unis, où elle était incarcérée depuis dix-sept ans, a été saluée en Italie comme une victoire politique et diplomatique. Condamnée à quarante-trois ans de détention, en 1984, pour terrorisme, cette Italienne de 51 ans faisait depuis des années l'objet d'un contentieux entre Washington et Rome, les autorités transalpines souhaitant qu'elle puisse purger sa peine dans la péninsule. Refus catégorique des autorités américaines, qui doutaient de la fiabilité de la justice italienne et craignaient qu'en Italie Silvia Baraldini soit libérée avant terme.
«Un moment de bonheur». Ce n'est que récemment qu'un accord est intervenu entre les deux pays, conformément à la convention de Strasbourg, qui prévoit que toute personne condamnée à l'étranger peut purger sa peine dans son pays d'origine. Hier matin, le ministre italien de la Justice, le communiste Oliviero Diliberto, qui avouait vivre «un moment de bonheur», a tenu à accompagner la mère de Silvia Baraldini jusqu'à l'aéroport de Ciampino avant l'arrivée du Falcon 900 mis à disposition par la présidence du Conseil italien.
Devant les portes de la prison de Rebibbia, plusieurs centaines de manifestants s'étaient rassemblés pour accueillir la détenue derrière une grande banderole «Bienvenue Silvia». Car, au fil des ans, Silvia Baraldini est devenue une figure symbolique «victime d