Menu
Libération

«Victoire russe» au Daguestan. Le repli des rebelles pourrait se révéler à double tranchant pour Moscou.

Article réservé aux abonnés
publié le 26 août 1999 à 0h12

Moscou, de notre correspondante.

Les forces russes ont finalement réussi à déloger les rebelles islamistes du Daguestan, mais la victoire est amère. Il leur aura fallu près de trois semaines pour venir à bout des «bandits», et ces derniers semblent déterminés à maintenir la pression dans la région. L'opération militaire est «en cours d'achèvement», a annoncé hier le ministre de la Défense, Igor Sergueïev, mais il pourrait «y avoir des complications» dans la phase de «nettoyage» des localités reprises aux rebelles. La veille, un autre responsable avait estimé que la normalisation pourrait prendre des mois. Les Russes se gardent donc de crier victoire. Il faut dire que leurs généraux s'étaient ridiculisés en annonçant plusieurs fois la «liquidation des bandits». Ils redoutent aussi manifestement que le retrait des rebelles ne soit qu'une pause, annonçant d'autres coups de force ou des attaques terroristes.

Harcèlement. Il est difficile de prévoir la stratégie des rebelles. Lundi, leur commandant, Chamil Bassaïev, avait annoncé un repli stratégique. Selon son service de presse, il inspectait hier ses troupes dans «des régions de hautes montagnes au Daguestan», non précisées. Les rebelles, dont l'objectif affiché est d'instaurer une «république islamique du Daguestan», n'ont probablement pas dit leur dernier mot. Sous la puissance de feu des Russes, ils ont dû reculer. Mais on ne peut exclure qu'ils poursuivent une guerre de harcèlement sur un terrain où ils sont plus à l'aise e