Jacques Chirac a lancé hier une initiative politique dans l'espace
méditerranéen, région du monde où souffle, selon lui, «un vent d'optimisme et de bonne volonté». S'adressant à la Conférence des ambassadeurs de France, qui donne chaque année au Président l'occasion d'un grand discours de politique étrangère, Chirac a proposé que se tienne dans un an «le premier sommet de tous les chefs d'Etat et de gouvernement de la Méditerranée», réunissant donc des Etats encore hostiles comme Israël et le Liban, l'Algérie et le Maroc, la Libye à peine sortie des sanctions internationales" Un projet qui, pour Jacques Chirac un brin lyrique, «donnera l'élan nécessaire à l'édification, d'une rive à l'autre de notre mer commune, pour la première fois depuis l'empire romain, d'un seul espace de paix, de coopération et de développement».
«Prudence». Plusieurs éléments nourrissent l'optimisme du chef de l'Etat. Qu'il s'agisse du Maroc, où Mohamed VI poursuivra «avec clairvoyance et talent» l'oeuvre de son père, que de l'Algérie, avec l'arrivée d'Abdelaziz Bouteflika, à qui Chirac a rendu un hommage appuyé et a tendu la main. «Ses paroles et ses actes, depuis son élection, montrent que cet homme de courage et de volonté entend changer le cours des choses. Eh bien oui, le moment est venu de changer le cours des choses entre l'Algérie et la France. Avec prudence, car bien des sensibilités sont encore à vif et bien des difficultés devront être surmontées. Mais aussi avec détermination à la mesure d