Londres, de notre correspondant.
Sinn Féin, le parti catholique, républicain, pourra continuer de participer aux négociations sur le règlement du conflit irlandais, a décidé hier la secrétaire britannique à l'Irlande du Nord, malgré les exactions attribuées à son aile paramilitaire, l'IRA. Tout en jugeant la situation «extrêmement préoccupante», Mo Mowlan a annoncé hier qu'elle ne croyait pas que «le cessez-le-feu de l'IRA avait été rompu», une décision qui aurait provoqué l'expulsion du Sinn Fein des négociations qui doivent reprendre le 6 septembre. Faisant allusion au meurtre d'un informateur le 30 juillet dernier, Charles Bennet, et à plusieurs «châtiments sommaires» (punishment beatings) attribués à l'IRA, la ministre de Tony Blair a expliqué que «la paix que nous avons est peut-être imparfaite, mais c'est mieux que rien».
La décision de Mo Mowlan a aussitôt été critiquée par les leaders unionistes représentant la majorité protestante. En revanche, John Hume, leader du SDLP, le principal parti catholique, tout en déplorant le meurtre de Bennet, a salué la position de Mo Mowlan. De fait, la ministre de Tony Blair pouvait difficilement prendre une autre décision. Malgré les ruptures épisodiques du cessez-le-feu, la trêve des para-militaires tient depuis plus de deux ans. L'Irlande du Nord, qui comptait ses morts par centaines au plus fort des troubles, vit dans une paix relative. L'IRA continue de policer à sa manière la communauté catholique, mais a stoppé ses attaques s