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Libération

Timor-Est: les milices montrent les armes. A trois jours du référendum sur l'indépendance, la population vit dans la terreur.

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publié le 27 août 1999 à 0h11

Le président indonésien Yusuf Habibie a décidé hier de libérer à la

mi-septembre le chef de la résistance est-timoraise Xanana Gusmao, qui purge actuellement une peine de prison de vingt ans, a annoncé à Jakarta le ministre indonésien de la Justice, à trois jours du référundum.

Dili, envoyé spécial.

Les miliciens opposés à l'indépendance du Timor oriental, qui terrorisent depuis plusieurs mois la population majoritairement indépendantiste du territoire, ont effectué hier une démonstration de force. Agitant des banderoles rouge et blanc aux couleurs du drapeau indonésien, brandissant par moments les bâtons, machettes, pistolets et armes automatiques qu'ils gardaient le plus souvent grossièrement camouflés sous leurs vêtements, ils étaient des milliers à circuler sans relâche depuis le début de la matinée en camions bennes, minibus, voitures et motos dans les rues de Dili, la capitale de Timor-Est.

En milieu d'après-midi, confortés par les déploiements de militaires et de policiers indonésiens pas vraiment hostiles à leur cause, ils déversaient des slogans de plus en plus hargneux. On les devinait prêts à en découdre à la moindre provocation, au moindre prétexte. Des coups de feu ont fini par partir du cortège houleux, on ne sait dans quelle direction. Puis ce fut la chasse à l'indépendantiste, réel ou imaginaire, qui les narguait depuis une fenêtre, ou depuis une rue voisine.

Chauffés à blanc par leurs chefs et les cadres de la milice, reconnaissables à leurs T-shirts noirs et leu