Caracas, de notre correspondant.
«Le Venezuela, c'est l'enfer de Dante Alighieri», confiait le président Hugo Chavez, lors d'un récent voyage à l'étranger. «Les enfants y souffrent du sida, le peuple en général y meurt de faim, alors ne venez pas me chercher pour savoir si j'ai trop ou pas assez de pouvoir; moi, je fais la révolution avec les moyens du bord, et mettez-vous dans la tête que je suis un homme de gauche, et que me comparer à Hitler, à Mussolini, au-delà de l'insulte constitue le pire des mensonges politiques. Mais ceux qui m'affublent de ces masques grotesques vont le payer cher, il va y avoir des morts sur le tapis" Je veux dire des procès retentissants où vont expier en prison ceux qui ont pillé le pays et qui osent aujourd'hui se poser en donneur de leçons.» Ce sont ces propos menaçants, rapportés à quelques initiés, qui auraient déterminé, mardi, Cecilia Sosa Gomez, la présidente de la Cour suprême de justice à jeter l'éponge: à autodissoudre la plus haute instance juridique, sabordant ainsi le pouvoir judiciaire, le troisième pilier de la démocratie vénézuélienne depuis quarante ans.
«Révolution intelligente». «El Commandante» comme l'appellent les Vénézuéliens qui le plébiscitent dans les sondages à plus de 80%, n'a même pas daigné évoquer ce «tremblement de terre institutionnel». Il en a laissé le soin à ses lieutenants. A Luis Miquilena en particulier, le président de l'Assemblée constituante élue le 25 juillet dernier et où les «Chavistes» détiennent la q