Province de Lakhman (Afghanistan), envoyé spécial.

En difficulté dans son fief de la vallée du Panshir, le commandant moudjahid Ahmed Sha Massoud tente une nouvelle tactique contre les forces des taliban et de leurs «protecteurs» pakistanais. Depuis quinze jours, le commandant afghan a décidé d'ouvrir un troisième front, à l'est du pays. Après Takhar, dans le Nord, le front de Charikar, au Centre, c'est à l'Est, dans les trois provinces jouxtant la frontière pakistanaise, en plein territoire taliban, que Massoud porte le fer. Aujourd'hui, les provinces de Lakhman, Konarh et Nangharhar sont le théâtre d'affrontements sporadiques violents.

Asphyxie. Dès que les combats le permettent, un hélicoptère décolle du QG du chef de la résistance moudjahidin afin d'aller ravitailler les foyers de guérilla créés depuis peu dans la province de Lakhman. Dans un vieux MI-24 russe s'entassent des caisses de munitions, des fusils-mitrailleurs, des obus de 122 mm" A vingt-cinq minutes à peine, l'hélicoptère se pose sur un piton entourant le village de Dawlat Shahi. «Il y a dix jours, la zone était encore sous le contrôle des taliban», explique le commandant Ramazan, venu superviser le transport. «Quand on entend les hélicoptères arriver, ça redonne le moral aux moudjahidin», lâche-t-il en riant. Son frère et lui sont pachtouns, l'ethnie majoritaire des taliban, mais ils ont choisi de rallier la cause de «Massoud le Tadjik».

Dawlat Shahi se situe à peine à une centaine de kilomètres de la frontiè