Madrid, de notre correspondant.
L'épouvantail Jesus Gil gagne du terrain. Les ambitions expansionnistes du tonitruant maire de Marbella, qui ont longtemps paru fantaisistes, se font chaque jour plus palpables. Au terme d'une crise politique dont les rebondissements ont alimenté le feuilleton politique de l'été, la présidence de Ceuta, l'enclave espagnole de la côte marocaine, est désormais entre ses mains. C'est en effet samedi que le GIL Grupo independiente liberal , parti dont Jesus Gil est le président, prend officiellement le pouvoir de cette ville dont on sait qu'elle brasse des mouvements d'argent colossaux.
Contentieux bilatéral. Cette mainmise sur une ville jouissant d'un statut de région autonome par un mouvement poujado-populiste une première dans l'Espagne démocratique pourrait avoir de lourdes conséquences, tant locales que nationales. D'abord, elle confère un poids supplémentaire à la stratégie hégémonique du GIL autour du détroit de Gibraltar. Ensuite, elle pourrait envenimer les relations hispano-marocaines, dont le statut controversé des deux enclaves, Ceuta et Melilla, constitue une pierre d'achoppement bilatérale. Jesus Gil a déjà annoncé une redéfinition des rapports avec le Maroc, la signature d'accords avec des chambres de commerce transfrontalières et la révision des accords de pêche locaux, autre contentieux bilatéral. Les autorités espagnoles ont immédiatement réagi, en faisant savoir que le GIL n'avait pas autorité à «s'immiscer dans la politiqu