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Libération

Sur la trace de l'escroc américain no1. Selon nos informations, Frankel, roi de l'arnaque financière, serait au Brésil.

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publié le 28 août 1999 à 0h10

New York, de notre correspondant.

La dernière fois qu'on l'a aperçu, Martin Frankel savourait tranquillement un espresso à la terrasse d'un café près du parc de la villa Borghèse, à Rome. C'était début juillet. Certes, les autorités italiennes avaient bien repéré son hôtel, mais le temps qu'elles obtiennent un mandat d'arrêt du juge local, l'homme avait pris la poudre d'escampette.

En moins de quatre mois, Martin Frankel, un homme d'affaires américain de 44 ans aux faux airs de Woody Allen, visage nerveux caché derrière de larges lunettes, s'est taillé la stature d'un fugitif capable de déjouer toutes les polices internationales. Celui qui est suspecté d'être à l'origine de l'une des plus grosses fraudes de l'histoire des Etats-Unis est désormais recherché par le FBI et par Interpol, qui a donné l'alerte dans 177 pays. Aujourd'hui, il pourrait bien avoir glissé entre les mailles du filet.

Forteresse. Selon une source proche de l'enquête jointe par Libération, Frankel serait au Brésil, dans les environs de São Paulo. Un pays choisi parce qu'il n'honore que très rarement ses traités d'extradition vers les Etats-Unis. Un Américain, du nom de Carlos Gustavo, aurait ainsi confié au FBI que son ex-femme ­ amie de Frankel ­ l'avait appelé depuis São Paulo pour assurer que l'escroc était avec elle. Le FBI a seulement précisé vendredi qu'il «travaillait sur plusieurs pistes». Avant le 5 mai dernier, pourtant, personne ou presque n'avait entendu parler de Martin Frankel. Ce jour-là, une