Dili, envoyé spécial.
A trois jours du scrutin sur l'indépendance organisé par les Nations unies au Timor oriental, l'ONU a sommé Djakarta de respecter ses engagements. Le chef de la mission des Nations unies au Timor oriental (Unamet), Ian Martin, a accusé vendredi les autorités indonésiennes de faire preuve d'un laxisme coupable, sinon complice, à l'encontre des milices anti- indépendantistes. Celles-ci se sont illustrées jeudi en faisant usage de leurs armes contre les partisans de l'indépendance dans les rues de Dili. Cinq personnes ont trouvé la mort. Ces violences ont pour objectif d'intimider les 460 000 votants qui doivent se rendre aux urnes lundi pour décider de l'avenir de cette ancienne colonie portugaise annexée par l'Indonésie en 1976. «Les milices (anti-indépendantistes), a observé Ian Martin, sont la cause de la grande majorité des cas de violence» constatées ces dernières semaines par l'Unamet. «La police indonésienne devrait arrêter ces éléments et saisir leurs armes.» L'ONU dispose à Timor de 280 policiers civils non armés, mais ce sont les forces de sécurité indonésiennes qui sont chargées par l'ONU du maintien de l'ordre. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, s'est pour sa part déclaré «atterré» par les violences dont Dili a été le théâtre jeudi. Il a enjoint, lui aussi, à Djakarta d'arrêter les miliciens, qui multiplient les opérations d'intimidation sur tout le territoire, et ont forcé quelque 60 000 personnes à se réfugier dans les jungles et les