Il est l'orphelin mal-aimé de la guerre froide. A 65 ans, qu'il
vient d'achever ce mois-ci, Jonas Savimbi, le chef de la rébellion angolaise, est un homme seul, mis au ban par la communauté internationale, qui a édicté des sanctions pour couper le maquis de l'Unita (Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola) de tout approvisionnement extérieur et, surtout, pour lui interdire la vente de ses diamants, le nerf de sa guerre. L'ancien allié des Etats-Unis et de l'Afrique du Sud du temps de l'apartheid est un pestiféré avec lequel les Nations unies ont rompu tout contact depuis un an. Seulement, depuis que la guerre a repris en Angola, en décembre dernier, Savimbi s'est rappelé à l'attention de tous ceux qui le croyaient fini. Alors qu'il y a neuf mois, son mouvement ne tenait plus que quatre villes de moindre importance sur le haut plateau central, il contrôle aujourd'hui les deux tiers du pays, les zones rurales autour des villes.
Un coup d'oeil sur une carte d'état-major révèle le problème fondamental de l'ex-colonie portugaise qui, pendant la guerre froide, n'a été qu'un théâtre d'opération de substitution: des deux belligérants, l'un est citadin, essentiellement implanté le long de la côte, tandis que l'autre maîtrise la brousse, le hinterland peu développé et tardivement entré en contact avec le monde extérieur. Le gouvernement dispose du pétrole, extrait off shore par des compagnies occidentales, un pactole d'au moins 10 milliards de francs par an. L'Unita explo