Dictatures militaires, oligarchies corrompues, misère généralisée"
Le cocktail explosif des années 60 et 70 en Amérique latine ne pouvait pas laisser indifférente l'Eglise catholique, ou du moins une partie de ses fidèles et de ses «cadres». Flirtant avec un vocabulaire marxiste, mêlant libération économique, culturelle et même «raciale», un certain nombre d'hommes d'Eglise se sont trouvés unis par une analyse qui allait les entraîner sur le chemin de la collision avec le Vatican et ses forces conservatrices.
Révolution. «Théologie de la libération», le concept, que l'on doit au Péruvien Gustavo Guttierez et au Brésilien Leonardo Boff, a fait trembler les pouvoirs, surtout lorsque ses porte-étendard avaient la force et le prestige d'un Camara. Au travers des «communautés ecclésiastiques de base», les Eglises d'Amérique latine se sont ainsi lancées dans une véritable révolution, la construction d'une Eglise autogérée, partant de la base, plutôt que vivant sous la coupe du Vatican. Au Brésil, ces communautés ont connu un grand développement, permettant d'aborder toutes les questions, sociales mais aussi politiques. Aujourd'hui encore, au Brésil, elles regroupent 2 millions de personnes.
Guerre froide. A l'époque de la guerre froide, du «guévarisme» érigé en mythe, et d'un «modèle cubain» non écorné, une telle mutation de l'Eglise avait des allures de chiffon rouge, vis-à-vis tant des autorités que des tenants d'une Eglise traditionnellement au côté des pouvoirs politique et écono