Ahmed Shah Massoud est le dernier «seigneur de la guerre» afghan à
tenir tête au régime islamiste des taliban, depuis sa province du Panshir, au nord-est du pays. Né en 1953, ce fils d'officier est entré en politique en participant à une rébellion islamiste qui tourna court en 1975, alors qu'il étudiait l'architecture à Kaboul. En 1978, il prend le maquis contre le régime communiste et poursuit son combat durant les dix années de l'occupation soviétique, à la tête d'un parti «modéré» recrutant essentiellement dans la minorité tadjike, dont il est issu. En avril 1992, il conquiert Kaboul et devient ministre de la Défense. Mais en 1996, il est chassé de la capitale par les forces taliban et retourne dans le Panshir.
Vallée du Panshir, envoyé spécial.
Deux attentats à l'encontre de dirigeants taliban ont eu lieu ces derniers jours. Qu'en pensez-vous?
L'attentat au camion piégé contre Mollah Omar (chef des taliban, ndlr), la semaine dernière à Kandahar (qui a fait six morts, ndlr), comme celui contre le gouverneur de Kunduz survenu il y a deux jours montrent simplement qu'une opposition dure est en train de se créer au sein même des taliban.
La guerre est en train de s'étendre aux frontières de l'Est, se rapprochant de la frontière pakistanaise (lire Libération du 28/8/99): ne craignez-vous pas une confrontation directe avec le Pakistan?
La décision est de continuer la guerre dans les provinces de l'Est jusqu'à la frontière pakistanaise. Un de mes commandants, Hodgi Kadhir, qui est r