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Libération
Enquête

GRAND ANGLE. Un hôtel-casino à 5 milliards de francs. Le dernier Paris de Las Vegas. Paris, parc d'attractions de la machine à sous, est inauguré ce soir dans le Nevada. Les casinos diversifient leur offre pour répondre à la concurrence des autres villes: en 1997, les Américains ont joué 640 milliards de dollars.

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publié le 1er septembre 1999 à 0h39

Paris (Nevada), envoyé spécial.

C'est la blague de l'Américain qui voulait se payer la tour Eiffel. Sauf qu'elle est vraie. Et la tour se dresse bien au beau milieu de ce no man's land dont les Américains ont fait leur terrain de jeux favori. Elle enjambe, l'air un peu honteuse et paumée, des bouts d'Opéra Garnier, de gare d'Orsay et de Louvre, et côtoie un Arc de triomphe posé au bord du Strip, ces Champs-Elysées sous stéroïdes où défilent nuit et jour des touristes en shorts, T-shirts et sandales, la banane autour de la bedaine. Ils s'arrêtent un instant à ses pieds, les yeux écarquillés pour contempler la dernière en date des folies de Las Vegas: Paris, un hôtel-casino-centre commercial et de conférences de 2916 chambres dont la tour est à la fois l'enseigne et l'attraction principale.

Ce soir (jeudi matin heure française), plus de 3 000 invités inaugureront ce «Paris, Nevada», en compagnie de Line Renaud, la Française la plus connue de Las Vegas, qui est aussi la marraine du projet, de Catherine Deneuve, Charles Aznavour, Michel Legrand et du consul général de France à Los Angeles, qui apportera la bénédiction du Paris officiel au projet. «Nous avons voulu capter l'essence de Paris et en imprégner les moindres recoins de notre établissement», explique Paul Pusateri, directeur du complexe. «Mais nous n'avons pas du tout la prétention de créer un autre Paris. Nous avons bien trop de respect pour la culture française"», ajoute prudemment Bob Dowd, le directeur des relations