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Libération

La francophonie solde l'ère gabegie. Avant le 8e sommet au Canada, l'Agence universitaire sera purgée.

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publié le 2 septembre 1999 à 0h38

Le ménage sera fait avant le sommet. Aujourd'hui, à la veille du 8e

sommet des 52 pays membres de la francophonie, qui se tient cette année à Moncton, au Canada, le forcing aura lieu en coulisse, au nom d'une «saine gestion de rigueur» qui est loin d'avoir toujours été respectée par les divers opérateurs du luxuriant organigramme de la francophonie. D'où l'urgence d'éteindre l'étincelle avant qu'elle ne se transforme en incendie. Clientélisme. Michel Guillou, depuis 1986 inamovible directeur général de l'Agence universitaire de la francophonie (AUF), risque de faire les frais d'une mise en scène inquisitoriale. Accusé de «clientélisme érigé en règle de gestion», voire de «détournement de fonds» dans deux rapports d'évaluation, il sera «acculé à la démission», selon une source canadienne. Accompagné par les représentants personnels ­ les «sherpas» ­ de plusieurs chefs d'Etat, le secrétaire général de la francophonie, Boutros Boutros-Ghali, assistera à une réunion extraordinaire du conseil d'administration de l'AUF, prié de «tirer toutes les conséquences du scandale».

Le scandale, c'est la gestion très personnelle d'un budget de 230 millions de francs, destiné à l'entraide de quelque 300 universités francophones dans le monde. L'AUF, une «corporation de droit québécois» depuis sa création en 1961, étant installée à la fois à Montréal et Paris, Michel Guillou, membre du RPR et ancien collaborateur du ministre de la Coopération Michel Aurillac, s'est attribué, en plus d'un salai