Les équipages russes de deux avions de transport abattus, l'un le 12
mai, l'autre le 30 juin, par le mouvement rebelle de Jonas Savimbi, sont détenus en lieu secret sur le haut plateau au coeur de l'Angola. L'Unita, qui conditionne la libération de ces prisonniers à la venue d'un «émissaire officiel» de Moscou, a permis aux envoyés spéciaux de Radio France internationale (RFI) et de Libération de s'entretenir sans contraintes avec les six Russes. Le premier équipage, celui d'un Antonov-26 piloté par Alexander Zaitsev, 39 ans, pour une société enregistrée en Afrique du Sud, Volga Atlantic, a été touché après son redécollage à vide de Lusambo, dans le Nord. Détenu séparément à plusieurs kilomètres de distance, le second équipage, descendu aux abords de Saurimo, à environ 500 km à l'est de Luanda, transportait pour une société angolaise des victuailles et des casiers de bière, selon le pilote Alexander Joudov, 57 ans. L'explosion des bouteilles à la suite de l'incendie provoqué par l'atterrissage forcé a été mal interprétée par les rebelles au sol. Tirant sur l'épave en flammes, ils ont tué l'officier naviguant. Un second membre de l'équipage, l'ingénieur de bord, a succombé à une crise de paludisme. Selon les survivants russes, deux «commerçants angolais» voyageant à bord ont été également faits prisonniers, mais ces Angolais n'ont pas été présentés aux journalistes. Correctement nourris et soignés, les six Russes, qui sont apparus en bon état physique et moral, ont lancé un a