Brasilia envoyé spécial
«Avance Brésil»: avec ce slogan volontariste, le président brésilien Fernando Henrique Cardoso a lancé cette semaine un plan d'investissements de l'ordre de 594 milliards de dollars d'ici à 2003 (plus de 3 600 milliards de francs), visant à créer 8,5 millions d'emplois. Une annonce mirifique (neuf mois de PIB brésilien!) qui vise surtout à combattre l'impopularité croissante dont souffre le Président, à la fois dans les sondages et dans la rue.
Marche des 100 000. Jamais, en effet, un Président en début de mandat n'a été aussi mal perçu par l'opinion. Réélu haut la main en octobre dernier, «FHC» recueillerait désormais moins d'intentions de votes que Lula, son adversaire de gauche à la présidentielle. Ses indices de popularité le placent pratiquement au niveau du président Collor en 1992, à la veille de sa destitution pour une affaire de corruption. La semaine dernière, à la «marche des 100 000 pour le Brésil», qui s'est déroulée à Brasilia, l'aile la plus radicale a voulu imposer le slogan: «Dehors FHC.» A l'opposé, les leaders modérés comme le patron de la Centrale unique des travailleurs (CUT) ou le président du Parti des travailleurs défendent plutôt une inflexion dans la politique économique néolibérale et une relance donnant la priorité aux investissements nationaux. Mais les discours modérés passent mal auprès des plus militants. Pour eux, Cardoso doit partir.
Cacophonie. La gauche s'est toutefois montrée incapable de capitaliser le mécontentement