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Libération

Japon: les signes d'un réveil nationaliste. Film et BD révisionnistes, retour du drapeau... les pacifistes sont inquiets.

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publié le 3 septembre 1999 à 0h37

Tokyo de notre correspondante

Eclairées par la faible lueur des lanternes rouges en papier, les rues bordées d'échoppes grouillent de monde dans ce quartier populaire d'Edogawa, à l'est de Tokyo. Comme partout au Japon, on célébrait à la mi-août O Bon, une fête estivale en l'honneur des ancêtres. Grisée par l'ambiance, une femme d'une cinquantaine d'années harangue les passants. «Nous ne sommes pas des militaristes! Les étrangers doivent cesser de nous donner des leçons! Hinomaru (le drapeau japonais) flottait déjà sur nos bateaux pendant la guerre civile de Sengokujidaï (XVe siècle)!»

La légalisation cet été, par le gouvernement conservateur de Keizo Obuchi, du drapeau et surtout de l'hymne national, le kimigayo, un chant à la gloire de l'Empereur, a contribué à raviver ce que certains observateurs japonais et étrangers dénoncent comme «un climat de réveil du nationalisme». Justifiant sa démarche devant la Diète, le Premier ministre a souligné que la légalisation des emblèmes nationaux était au contraire «une étape riche de sens à l'approche du XXIe siècle». Dans la foulée, le gouvernement a enclenché la deuxième phase du processus de «réhabilitation» du Japon souverain qu'il veut élever au rang de «pays comme un autre», une phrase qui revient comme un leitmotiv dans la bouche d'Ichiro Ozawa, leader du Parti libéral (droite nationaliste), allié des libéraux-démocrates au pouvoir.

«Tutelle humiliante». En juillet, la Diète a créé un comité pour réfléchir à une révision de la C