Moncton envoyé spécial
Quelle tarentule a piqué le monde francophone pour se donner rendez-vous dans une ville sans charme de 70 000 habitants, dont seul un tiers parle français, qui porte le nom de l'un des principaux responsables le lieutenant-colonel Robert Monckton de la déportation de 8 000 Acadiens (francophones) au milieu du XVIIIe siècle? La Francophonie, qui se présente volontiers comme une «symbiose vivante entre l'universel et le particulier», a fait un choix très particulier: Moncton, un ancien noeud ferroviaire dans la province canadienne du Nouveau Brunswick. C'est ici que s'ouvre aujourd'hui le 8e sommet de la francophonie, auquel participent quelque 4 000 délégués de 52 pays ayant «le français en partage».
Les assises de la francophonie seront dominées par trois thèmes: le rôle politique que ce regroupement linguistique né dans les années 70 compte jouer sur la scène internationale; la «diversité culturelle» qu'elle a pour mission de défendre et, un souci plus récent, le «redéploiement des moyens», euphémisme désignant une saine gestion qui n'a pas toujours été la règle dans le passé (voir Libération du 2/9/99). Enfin, à l'initiative du secrétaire général de la francophonie, Boutros Boutros-Ghali, élu il y a deux ans pour donner «une voix et un visage» à un Common-wealth à la française, la jeunesse est l'hôte de marque du sommet. Au terme d'une cascade de concours et de consultations, des représentants des moins de 25 ans dialogueront aujourd'hui avec les c