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Libération

En plein chaos, Timor attend le verdict . Les résultats du référendum sont annoncés pour aujourd'hui. La population craint une escalade de la terreur.

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publié le 4 septembre 1999 à 0h37

Dili, envoyé spécial.

Les rues de Dili, pratiquement vidées de leurs habitants, sont parcourues par des escouades de miliciens anti-indépendantistes, la machette ou le revolver à la ceinture. Ce sont des Aitarak (l'Echarde) ou des Besih Merah Putih (Fer rouge et blanc). Leur signe distinctif: un drapeau indonésien rouge et blanc sous la forme d'un écusson cousu au vêtement ou d'un foulard serré sur la tête. Les Toyota et les Range Rover blanches de l'Unamet (Mission des Nations unies au Timor oriental) sillonnent la ville à fond de train, sans s'arrêter par crainte d'être prises à partie. Craignant pour leur sécurité, quelque 70 journalistes ont quitté Dili vendredi. Les taxis, de plus en plus rares, refusent les passagers qui souhaitent s'éloigner du centre-ville.

Dizaines de milliers de réfugiés. Depuis vendredi, toutes les routes menant hors de la capitale timoraise sont en effet coupées par des barrages de miliciens qui brûlent les maisons abandonnées à la hâte par les habitants, majoritairement pro-indépendantistes. Des dizaines de milliers de personnes sont allées se réfugier dans les montagnes qui surplombent la petite cité. Certains versants de collines parsemés d'habitations ont été incendiés par les miliciens, qui pourchassent les villageois imprudents. L'insécurité est telle que l'évêque de Dili, Mgr Carlos Ximenes Belo, prix Nobel de la paix en 1996, qui se trouvait depuis deux jours dans la ville voisine de Baucau, n'a pu rentrer à Dili vendredi par la route, par