L'Inde a commencé à voter, hier, pour ses troisièmes législatives en
trois ans et demi. Un scrutin étalé sur un mois pour 605 millions d'électeurs. Selon les sondages, le Parti indien du peuple (BJP, nationaliste hindou) devrait se maintenir au pouvoir à la tête d'une coalition d'une vingtaine d'alliés, en l'emportant sur le parti du Congrès de Sonia Gandhi, la veuve de l'ex-Premier ministre Rajiv Gandhi.
Bellary envoyée spéciale Après trois heures d'attente, Sonia Gandhi et sa fille Priyanka saluent enfin la foule de Bellary ville, cette bourgade habituellement endormie du Karnataka, au sud de l'Inde, où la présidente du parti du Congrès a décidé de briguer son tout premier mandat électoral. «Madame», comme on l'appelle aussi, et Priyanka affichent un sourire confiant, du haut de leur 4x4 électoral au toit ouvrant. A l'avant du véhicule, les photos du trio gandhien: Indira, Rajiv et Sonia.
Terre conquise. A Bellary, Sonia a surtout brillé jusqu'ici par son absence. Elle a effectué, à la veille du vote, sa deuxième visite seulement depuis l'annonce de sa candidature dans cette région «si chère à [sa] belle-mère, Indira Gandhi», qui avait fait campagne avec succès dans une circonscription voisine en 1978. Il est vrai qu'ici Sonia est un peu en terre conquise. Les votes lui sont a priori acquis, c'est du moins ce qu'elle imaginait au début. Depuis plus d'un demi-siècle, Bellary, circonscription dominée par les minorités et les basses castes, est le réservoir de votes du Congrès.
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