Moncton envoyé spécial
Dissipant toute illusion sur le combat pour les droits de l'homme, la démocratie et le souci pour les jeunes, le 8e sommet de la francophonie s'est achevé hier, à Moncton au Canada, sur une certitude prosaïque: au terme de «l'évaluation et du redéploiement» de ses moyens financiers, actuellement en cours, la famille francophone aura gagné en visibilité politique ce qu'elle aura perdu en programmes de coopération. Compte tenu de la gestion dispendieuse du passé, ce n'est pas nécessairement une mauvaise nouvelle. Selon le plan d'action des deux années jusqu'au prochain sommet, à Beyrouth, la francophonie n'interviendra plus que là où elle «dispose d'un avantage comparatif déterminant par rapport aux autres systèmes de coopération et peut mettre en oeuvre des programmes atteignant une masse critique suffisante».
Faire scandale. Ce n'est apparemment pas le cas pour ce qui est de son Observatoire des droits de l'homme, dont il avait été abondamment question. Les bailleurs de fonds du Nord la France, le Canada, la Belgique et la Suisse étant unanimes dans leur refus de nouvelles contributions, la francophonie se limitera à «observer» les pires excès de ses membres liberticides. «Péché observé, péché pardonné», a ironisé, déçu, un délégué canadien. A l'instar des élections souvent frauduleuses que la francophonie «observe» déjà depuis deux ans, les violations des droits de l'homme seront recensées lorsqu'elles feront scandale. Les procès-verbaux dressés