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Portrait

Un Premier ministre déroutant. Arme de Barak: être faucon et colombe.

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publié le 6 septembre 1999 à 0h36

Jérusalem de notre correspondant

Le Palestinien de la rue l'accuse de mener la même politique que son prédécesseur et l'appelle par dérision «Barakyahou». «Tout ce qu'il m'a proposé, j'aurais pu l'obtenir de Bibi» (diminutif de Benyamin Netanyahou, ndlr), aurait déclaré Yasser Arafat à l'émissaire égyptien Ossama el-Baz au moment où les négociations piétinaient. Son interlocuteur lui aurait répondu, selon le quotidien Ha'aretz: «Dans vos rêves, peut-être. En pratique, vous n'avez pu lui extorquer que des comités.» Aujourd'hui, le même Arafat se félicite d'avoir comme interlocuteur un «nouveau Rabin». Un jour, faucon; un autre, colombe.

Accord «honteux». Trois mois après sa victoire électorale, Ehud Barak reste insaisissable. Le trouble d'Arafat s'explique aisément. Le nouveau Premier ministre rejoue un scénario déjà connu. Comme Netanyahou avant lui, il n'aimait pas l'accord dont il a hérité. Barak qualifiait ainsi de «honteux» le mémorandum de Wye, signé il y a un an et gelé peu de temps après. Il voulait le modifier, tout en jurant qu'il l'appliquerait «à la lettre» en cas d'échec des pourparlers. Le texte d'origine contenait suffisamment de chausse-trapes et de conditions suspensives pour que sa menace de «grève du zèle» ait été prise au sérieux.

A la différence de son rival, il manifeste toutefois une réelle volonté de relancer le processus de paix et, surtout, semble prêt à tenir sa parole. Il ne cesse, cependant, d'envoyer des signaux contradictoires. Ainsi les travaux o