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Libération

Au Nunavut, Chirac fan d'art inuk. Visite du Président dans le territoire autonome arctique.

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publié le 7 septembre 1999 à 0h35

Montréal, de notre correspondant.

Jacques Chirac est devenu hier le premier chef d'Etat étranger à rendre visite aux Inuit du Nunavut, qui ont obtenu leur autonomie administrative en avril et occupent, dans l'archipel arctique du Canada, un territoire vaste comme quatre fois la France. Pour le président français, qui a inséré cette escapade entre le Sommet de la francophonie, tenu à Moncton, au Nouveau-Brunswick, et une visite éclair dans l'archipel français de Saint-Pierre-et-Miquelon, les écarts de température (31 degrés à Moncton, 20 de moins dans la capitale du Nunavut, Iqualuit) comme de paysages (vergers acadiens samedi, toundra arctique lundi) sont aussi marqués que la rupture dans ses préoccupations politiques et culturelles.

Après un bref entretien avec le Premier ministre du nouveau territoire, Paul Okalik, Jacques Chirac a remis la légion d'honneur à John Amagoalik, le «père du Nunavut». Amagoalik, qui fut au nombre des enfants déportés, en 1953, de Port Harrison, sur la côte orientale de la baie d'Hudson, à Resolute Bay ou à Grise Fjord, au nord du cercle polaire, pour consacrer la souveraineté du Canada sur l'archipel arctique, a voué sa vie à la reconnaissance par Ottawa de l'autonomie administrative de son peuple. Mais c'est à l'inauguration, dans la capitale du Nunavut, d'un musée virtuel d'art inuk sur l'Internet puis, à la visite, à Cape Dorset, dans le sud-ouest de la terre de Baffin, d'une coopérative de sculpteurs, et enfin à la découverte des oeuvres ras