Des organisations de Tziganes ont reproché hier à l'Otan et à l'ONU
de ne pas suffisamment les protéger au Kosovo. Lors d'un colloque organisé par l'OSCE à Vienne, le Centre européen des droits des Tziganes, dont le siège est à Budapest, a accusé la force de l'Otan au Kosovo, la Kfor, de n'avoir «pas pris toutes les mesures nécessaires pour minimiser la violence ou toute autre violation des droits de l'homme». La Kfor «aurait dû édicter publiquement que l'enlèvement de civils, le pillage et les incendies de maisons ne seraient pas tolérés», a estimé le centre de défense des Tziganes.
Le Haut-commissaire de l'OSCE pour les minorités nationales, Max van der Stoel a reconnu que «les Tziganes du Kosovo en (étaient) réduits à devoir sauver leurs vies». Les estimations de l'OSCE et de l'ONU font état d'environ 10 000 Tziganes vivant actuellement au Kosovo alors qu'ils étaient entre 100 000 et 150 000 avant la guerre, selon Nicolae Gheorghe, conseiller de l'OSCE sur la communauté tzigane. «La communauté internationale n'a pas été capable jusqu'à présent de protéger les Tziganes. Beaucoup de leurs maisons ont été et sont encore incendiées, parfois des quartiers entiers de Tziganes ont été détruits par le feu, notamment à Mitrovica. Les Tziganes sont fréquemment menacés, victimes de violences et vraisemblablement également de viols. Certains ont été enlevés par des Albanais qui portaient parfois l'uniforme de l'Armée de Libération du Kosovo», a jugé Nicolae Gheorghe dans un rapport pré