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Libération

Etats-Unis: le feu mal éteint de Waco. Six ans après la mort de 80 membres de la secte, le FBI mis en cause.

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publié le 7 septembre 1999 à 0h29

Washington, de notre correspondant.

C'est la dernière «affaire» à secouer le monde politique aux Etats-Unis. Son épicentre est à Waco (Texas). Le 19 avril 1993, 80 membres (dont 25 enfants) d'une secte millénariste, les davidiens, y avaient péri dans l'incendie de leur ferme fortifiée, Mont Carmel, assiégée depuis cinquante et un jours par le FBI (police fédérale). La ferme s'était soudainement embrasée au moment où l'assaut était donné. Au lendemain de la tragédie, le gouvernement avait accusé le gourou de la secte, David Koresh, d'avoir organisé l'immolation de ses adeptes. Les enquêteurs avaient trouvé dans les ruines les preuves que ses disciples avaient entassé du foin imprégné de combustible dans les bâtiments de bois. Certaines des victimes, qui portaient des traces de balles, se seraient suicidées ou auraient été exécutées. Le siège avait commencé le 28 février quand des agents du Bureau des armes et du tabac (ATF) s'étaient présentés à Mont Carmel pour confisquer l'arsenal accumulé par Koresh. Ils avaient été reçus par une volée de balles. Quatre d'entre eux avaient été tués, ainsi que deux davidiens.

Martyrs. Les braises de Waco n'ont jamais été éteintes. Elles ont même enflammé l'imagination fébrile des «miliciens», ces Américains convaincus que le gouvernement fédéral oeuvre à la création d'un Etat «totalitaire» qui n'a d'autre but que de les priver de leurs «libertés» (celle de porter des armes, de refuser de payer les impôts, de faire la guerre aux races «inf