Quartier général de l'Unamet, Dili, envoyé spécial.
Le QG de la mission des Nations unies au Timor oriental (Unamet) est adossé à une colline brune et sans végétation, dans la banlieue de la capitale timoraise. Au loin, sur les hauteurs, on distingue des fumées épaisses qui s'échappent de villages éloignés. Les murs de l'ancien collège réquisitionné par l'Unamet ont été surmontés de barbelés coupants qui n'offrent pas la moindre protection: des réfugiés paniqués les ont franchis la veille sans grand mal.
Farandoles au son des rafales. Des enfants courent entre les bâtiments, jouent, pleurent et se font des chapeaux avec les affiches des Nations unies. Des coups de feu espacés éclatent, puis une série de rafales retentissantes. Les enfants poursuivent leurs farandoles sans s'en soucier. Ils font partie des 1 500 réfugiés qui occupent les lieux: femmes et enfants en majorité, ils proviennent des villages alentour. Ils se sont précipités la veille au soir dans le camp onusien, alors que les milices s'approchaient.
Dans les regards des réfugiés, une indicible inquiétude: quelque 200 employés de l'Unamet s'apprêtent à partir. Un long convoi d'une douzaine de Land Rover, de Toyota et de minibus marqués du sigle «UN» se préparent dans la cour embouteillée. En vêtements de camouflage de leurs pays respectifs, les «officiers de liaison militaires» et les «policiers civils» s'embrassent et se serrent la main. Certains restent, tandis que d'autres partent. Ils viennent de Russie, du Mozam