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Libération

Scènes d'épuration à Timor-est. Des milliers de Timorais emmenés vers un sort inconnu.

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publié le 7 septembre 1999 à 0h35

Dili, envoyé spécial.

Djakarta et ses milices ont plongé le Timor oriental dans une folle terreur, comme s'il s'agissait de punir le territoire qui a voté le 30 août pour l'indépendance. Les milices anti-indépendantistes ainsi qu'une partie de l'armée et de la police indonésiennes agissent désormais ouvertement de concert, terrorisant la majorité indépendantiste de la population. Des centaines de personnes pourraient avoir été tuées depuis deux jours, un bilan qui reste impossible à vérifier, faute d'observateurs libres de leurs mouvements. Seules quatre missions régionales de l'ONU restent ouvertes, les cinq autres ayant été évacuées, et le personnel encore en place est assiégé dans ses locaux.

Evêché incendié. Les milices anti-indépendantistes et les forces de sécurité indonésiennes n'épargnent plus personne. La résidence de l'évêque de Dili, Mgr Belo, prix Nobel de la paix 1996, a été attaquée par la milice et l'armée hier matin. Mgr Belo a été transporté dans un hélicoptère de la police chez l'évêque de Baucau, une ville voisine. L'évêché a été mis à sac et incendié, et les 2 000 à 3 000 réfugiés qui s'y trouvaient encore la veille au soir avaient disparu hier. Même scène dans les locaux de la Croix-Rouge internationale (CICR), mitoyens de l'évêché, pris d'assaut par les miliciens armés de fusils automatiques M-16 et par les forces de sécurité indonésiennes. Plusieurs témoins ont assisté à la scène depuis un hôtel voisin. Les 2 000 réfugiés qui s'y trouvaient ont tout d'a