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Libération

Un eurosceptique déclaré à la Commission de Bruxelles. Le Néerlandais Frits Bolkestein était auditionné hier.

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publié le 7 septembre 1999 à 0h35

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

Qui a dit: «L'Union ne devra jamais accepter la Turquie comme Etat membre. Le peuple turc est trop nombreux et trop pauvre, sa culture et surtout sa religion sont trop différentes, et les communautés turques installées en Allemagne ou aux Pays-Bas agiront sur les migrations à la manière d'un aimant.» Ou encore: «Le système juridique raffiné, avec son degré élevé de protection des droits, se révèle être un véritable boulet dans la lutte contre les demandes d'asile abusives.» Ou encore: «Je rejette l'idéal fédéraliste [européen] et trouve que nous devons maintenir la règle de l'unanimité.» «Un Parlement doit représenter un peuple s'il veut être légitime ou du moins perçu comme légitime. Je ne vois pas le peuple ["] se reconnaître dans le Parlement européen, ni aujourd'hui ni demain.» Il faut donc limiter «fortement les compétences de Bruxelles et [faire] un nouveau tri des compétences déjà transmises». Un politicien nationaliste et souverainiste? Que nenni. Il s'agit du libéral néerlandais Frits Bolkestein, commissaire européen désigné chargé du Marché unique. C'est la première fois que la Commission va ainsi compter en son sein un eurosceptique déclaré. Cet ancien président du groupe libéral au Parlement néerlandais et actuel président de l'Internationale libérale a, en effet, bâti sa carrière politique sur ce fonds de commerce, n'hésitant pas à flatter les instincts les plus conservateurs de ses concitoyens. On aurait donc pu s'attendr