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Libération
Reportage

Au Cap, les entreprises tentent de faire de la prévention. 20% des employés de la compagnie d'électricité seraient contaminés.

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publié le 13 septembre 1999 à 0h30

Le Cap de notre correspondante

Martin Vosloo est très occupé. Depuis un an, cet homme de 42 ans est employé au sein de la compagnie nationale d'électricité Eskom. Son travail? Au sein de l'entreprise, comme au cours de ses tournées dans le pays, il est chargé de faire comprendre à ses collègues les dangers du virus. Une véritable mission. «Je vis dans un pays où la plupart des gens pensent que le sida n'existe pas», s'insurge Martin. Un constat aux conséquences effrayantes. Car l'Afrique du Sud est aujourd'hui au coeur de la tourmente: 1 500 personnes y sont contaminées chaque jour et près de quatre millions de Sud-Africains sont séropositifs. Longtemps ignorée, l'épidémie connaît une progression fulgurante dans le pays. Même s'il reste relativement moins touché que certains voisins comme le Zimbabwe, la Zambie et le Swaziland. Martin est séropositif depuis neuf ans. Il témoigne ce lundi à Lusaka.

«Mauvaise publicité». C'est en juin 1998 que cet homme de 123 kilos au physique de rugbyman a lu une petite annonce dans les journaux: un nouveau programme des Nations unies se proposait de former des séropositifs, pour les insérer dans des entreprises sud-africaines et y sensibiliser leurs nouveaux collègues aux dangers du virus. Peu de compagnies ont répondu à l'appel. «Les entreprises ne veulent pas entendre parler du sida. Elles ont peur de la mauvaise publicité si elles acceptent les programmes de prévention», explique Ulricke Beckmann, qui dirige une agence de consultants charg